Mécénat : une opportunité à saisir pour développer sa radio ?

L’argent au sein des radios locales n’est pas une fin en soi mais un moyen de faire plus, de faire mieux. À l’heure où la double diffusion FM/Dab+ engendre des coûts supplémentaires, la diversification des ressources devient plus que jamais essentiel. La Skol accueille à la fin du mois une formation animée par Emilie Blanquaert.

Le quotidien Ouest-France l’évoquait il y a quelques jours : le monde culturel bénéficie d’une enveloppe supplémentaire de 400 millions d’euros. L’origine de cette manne ? Le mécénat.

Une opportunité à saisir pour les radios locales, toujours à la recherche de fonds pour développer des projets de territoire, améliorer la qualité du matériel, prendre part à plus d’événements sur le terrain… Pour accompagner au mieux le développement de cette opportunité, la Skol propose les 28 et 29 mai prochain, à Guichen, une formation intensive de deux jours consacrée au mécénat et plus largement à la diversification des ressources. Une formation animée par Emilie Blanquaert. Elle nous présente ici le contenu et le déroulé de cette formation

Le plus de cette formation, c’est cette ultime séance collective, à distance, afin de faire un retour d’expérience sur ses pratiques enclenchées à la suite des deux premiers jours de formation.

Retranscription de l’interview

Bonjour à tous, on vous retrouve aujourd’hui pour une présentation d’une formation qui nous tient à cœur et que l’on porte au sein de Radio Laser depuis plusieurs années maintenant sur le Mécénat et la diversification des ressources. Pour animer cette formation nous faisons confiance à une spécialiste de cette question qui est avec nous : Émilie BLANQUAERT.

Bonjour, enchantée, je serai honorée de tous vous retrouver le 28 et 29 mai 2024 à La Skol pour vous transmettre les bonnes pratiques et comprendre l’écosystème du Mécénat pour diversifier ses ressources et proposer des modèles hybrides durables pour toutes vos radios associatives. C’est un levier très intéressant, mais en effet, qu’il faut comprendre pour pouvoir le mettre en œuvre. On va passer deux journées qui vont se dérouler en deux étapes. Nous verrons les fondamentaux : c’est quoi le mécénat ? de quoi on parle ? Il y a tout un parcours de questions de fond.

Au-delà des ressources, on parle de ressources financières mais on parle aussi de soutien en nature, de soutien en compétences. C’est vraiment faire territoire avec tous les acteurs d’un territoire, que ce soit nos partenaires publics mais aussi les acteurs économiques socio-professionnels d’un territoire. Les radios associatives étant un média de proximité très fort, un repère pour les personnes et les habitants d’un territoire, penser mécénat c’est bien évidemment être accompagné pour permettre des budgets et des modèles économiques qui sont durables pour permettre de développer et de pérenniser les projets. Et puis de penser aussi des modèles économiques les plus mixtes possibles entre nos partenaires publics et nos partenaires privés. C’est un excellent levier fédérateur, qui contribue à l’intérêt général, qui est créateur de valeur, créateur de solidarité et qui permet de développer une vision durable avec tous les acteurs de ce territoire.

Nous avons observé une augmentation des charges pour toutes les structures qui emploient du personnel, ainsi que des coûts fixes supplémentaires. Par exemple, l’avènement du DAB+ et de la radio numérique induit des coûts additionnels pour nos radios locales.

Oui tout à fait. Je pense qu’on peut parler de responsabilités collectives. Nous faisons beaucoup appel à nos politiques et à nos partenaires publics. Nous sommes là pour travailler ensemble sur le même projet, le FSER accompagne nos radios associatives mais limite aussi la diversification notamment des ressources par les activités commerciales qui peuvent pas dépasser 20 % du budget. Et le mécénat, par les personnes et par les entreprises, est là. En effet, il est un excellent levier sur lequel on peut déjà dès maintenant commencer à s’acculturer, à comprendre, à vulgariser et à désacraliser.

Avant toute chose, dans les cadres de ces deux jours de formation, la première journée se consacre : au quoi et au pourquoi,  dans le but de bien sécuriser par une charte éthique les valeurs de l’association et puis de concerter collectivement toutes les limites à poser pour apprendre à dire oui mais aussi apprendre à dire non. Et en face, nous avons des personnes qui souhaitent de plus en plus soutenir des causes qui les touchent. Et les entreprises qui sont attentives à leur impact sur le territoire et qui ont cette conscience collective de penser durabilité et d’être tourné vers l’avenir sur des territoires ouverts.

La deuxième journée, on parlera vraiment stratégie.
Comment fait-on pour identifier une entreprise ou une personne qui pourrait nous soutenir ?        
Quels besoins avons-nous pour pérenniser et développer notre projet ?
– En nature : du matériel et de la mise à disposition d’espace o  
– En compétences, qui va être la mise à disposition gratuite d’un savoir-faire

Ce sont des leviers qui impulsent nos territoires. Il y a un travail de « détricotage » pour créer un collectif et engager la responsabilité collective de tous les acteurs d’un territoire pour soutenir et accompagner les radios associatives.

Je vais transmettre les bonnes pratiques, les méthodes et les outils. Il y a un travail à mener : le mécénat. La vision des ressources financières d’une association est transversale donc c’est important de penser par exemple : à monter une commission ressources constituée de différentes personnes. Ce qui va nous réunir : c’est l’envie et c’est le besoin.

Il y a toute une méthodologie qui sera transmise, étape par étape, pour mettre élaborer cette stratégie. Pour ensuite la mettre en œuvre de façon opérationnelle. Ce qui est intéressant dans ce parcours de formation, c’est que je vais transmettre donc une boîte à outils qui vont vraiment permettre de développer et d’atteindre certaines compétences.

Trois mois après, on va se retrouver sous forme de webinaire, qui va durer 3h-4h, pour capitaliser sous une vision collective, échanger sur les réussites, sur les points de blocage, sur l’application de la mise en œuvre de cette stratégie et tenter ensemble d’y répondre. L’objectif sera vraiment qu’on s’apporte les uns des autres une vision collective.

Rendez-vous en présentiel 28-29 mai 2024 à Guichen (à 20 minutes de Rennes en Bretagne). Et ensuite, à distance le 17 septembre 2024 pour faire un retour d’expérience avec Émilie sur la façon dont vous avez mise en œuvre cette collecte de fonds privés, ce mécénat au sein de votre structure.

  • Le premier axe : nous parlons d’abord de projet, de réduction fiscale, mais l’intérêt est de faire un collectif et puis de permettre une coopération vertueuse entre les acteurs autour de ce projet.

  • Le deuxième axe : c’est quand on est dans une situation d’urgence, où on peut faire appel au mécénat. Mais nous ne sommes pas sur une vision durable. On a toujours la peur d’avoir cette posture de demandeur mais il faut savoir qu’en face de nous, nous avons des personnes qui nous attendent, justement pour identifier des projets qui vont servir à leur démarche RSE, à leur marque employeur, etc.

Nous sommes dans une période en pleine mutation et ce dispositif peut répondre et apporter quelques réponse pour encore une fois faire territoire et faire collectif autour des projets.

L’objectif est de pouvoir capitaliser sur ces deux journées. Ils vont devenir des ambassadeurs du dispositif en interne. Et pour cela, je vais mettre à disposition une méthodologie et des outils. Ces 2 jours de formation, je les initie par les clés de réussite, et la première des clés tu l’as dit, c’est de penser à cette vision et à ce dispositif de façon transversale en invitant des personnes à se concerter autour des projets, autour de cette vision et ainsi consolider l’ambition de se développer par le mécénat et tous ses dispositifs.

De plus, l’objectif est de penser à formaliser une charte éthique : « Quelles sont nos valeurs ? Quelle est ma mission d’intérêt général ? » Il faut être efficace dans la présentation de notre mission. On doit être efficace quand on fait la collecte de fond donc la présence terrain est très importante et la présence en réseau est aussi importante.

Cette charte éthique, elle va consolider les codes déontologiques de l’association.

Bien-sûr. C’est important de sensibiliser en interne sur le sujet du mécénat. Pensez à sensibiliser, posez-vous les bonnes questions : « est-ce que je suis prêt.e, est-ce que je suis motivé.e ? » Le besoin en argent, n’est pas un besoin, c’est un moyen qui va répondre à un besoin.  À partir du moment où le projet est clair, transparent et que les besoins sont bien formulés, ça fonctionne.

Les 28 et 29 mai prochain à Guichen, toutes les demandes sont à faire auprès de info@laskol.fr. Cette formation peut également évidemment être prise en charge par votre OPCO n’hésitez pas à nous solliciter pour en faire la demande directement.

Merci Emilie !